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Felix Piquemal

Felix Piquemal

Aviateur de la Grande Guerre et … Directeur d’école

L’aviateur, le militaire
Félix Piquemal est né à Brassac (Ariège), le 9 janvier 1897, fils de Pierre Piquemal et Françoise Bénazet.
Instituteur à la mobilisation, Piquemal est incorporé le 11 janvier 1916.
Comme beaucoup d’enseignants, il choisit l’Ecole des Officiers de Réserve de Saint-Maixent.
Rapidement promu caporal, puis sergent et aspirant en octobre 1916, il est affecté à la 12ème escadre le 7 mai 1918.
Son carnet de vol (2 pages reproduites ci-dessous) permet de suivre son activité aérienne de mai à novembre 1918, en particulier le bombardement de Marienbourg (Belgique) et le mitraillage de trains... Gratifié de deux citations, en avril et novembre 1918, il termine la guerre comme sous-lieutenant.
Sa carrière se poursuit dans la réserve comme lieutenant. Reparti volontaire en 1939 sur le front d'Alsace, il fut fait prisonnier et croupit un an dans un offlag, à Stettin en Pologne. Il rentra au pays en août 1941 au titre de bénéficiaire de la mesure libératoire applicable aux anciens combattants de 1914-1918.

Il avait été nommé capitaine au moment de l'Armistice.
Félix Piquemal est décédé à Montauban le 8 février 1981.

L’homme et l’enseignant - (quelques souvenirs de Claire Granié Pellauzy)
Revenu à la vie civile, Piquemal fut d’abord nommé dans l’Aveyron, à Connac. Lors de son séjour aveyronnais, il s’initia à la Maçonnerie, à Rodez.
Militant de la Ligue des Droits de l’Homme, athée, libre penseur, il avait le profil type de ceux que l’on appelait ‘’les Hussards Noirs de la République’’.

Affecté dans le Tarn-et-Garonne, Piquemal exerça l’essentiel de sa carrière  avec sa femme Arménie Léonie Mouly, en poste double, comme directeur d’école à Verdun-sur-Garonne.

Sans doute l’enseignant Piquemal avait-il conservé la raideur et la sévérité du militaire...

Toutefois, ses anciens élèves s’accordent à lui reconnaître ses exceptionnelles qualités pédagogiques. Il dispensait auprès d’eux un enseignement fait de beaucoup d’exigence : du travail, de l’application, des leçons apprises par cœur, des devoirs faits et vérifiés, une discipline rigoureuse... Il n’y avait qu’à bien se tenir ! La politesse prenait une grande place. Les réfractaires étaient tous punis, parfois avec sévérité ; ainsi, tout le monde le craignait, car il n’admettait pas de dérogation à ses principes... Mais à la fin de l’année, les résultats étaient là !

Pendant la guerre, Piquemal observa strictement les consignes de Vichy.
Tous les lundis, les classes étaient réunies dans la cour des garçons pour le salut aux couleurs. Un des élèves hissait le drapeau dans un silence absolu. De même, il conduisait les élèves au monument aux morts où il fallait chanter ‘’Maréchal nous voilà’’. Le discours du Maréchal était affiché dans toutes les classes, et le texte servait de punition : il fallait le copier !

Aussi fut-il très affecté de sa révocation en 1942 par le Régime de Vichy, au titre de la rétroactivité de ses lois, en raison de son rapport avec la Franc-Maçonnerie.
 

Remerciements :

Ce portrait et l'ensemble des illustrations et témoignages qui le composent, sont le fruit des recherches de Michel Arquié, membre du Groupe Histoire de Verdun-sur-Garonne, avec l'aide précieuse de l'association Mémoire 82. Dans le cadre de son travail au Conseil Départemental du Tarn & Garonne, il a conçu une exposition itinérante, "Tarn -et-Garonne,Terre d'aviateurs" en 2018. Vous pouvez retrouver le riche livret de son exposition sur ce lien.